Crapaud calamite
Epidelea calamita
Identification
Le Crapaud calamite a un aspect plutôt robuste et mesure en moyenne 6 à 10 cm. Son dos, de couleur généralement brunâtre, jaunâtre, olivâtre voire verdâtre, présente de nombreuses petites verrues, parfois des taches rougeâtres, et est la plupart du temps traversé par une ligne médiane jaunâtre. De volumineuses glandes parotoïdes sont visibles à l’arrière des yeux. Ces derniers affichent une pupille horizontale, et non verticale comme celle du crapaud accoucheur. De taille semblable à celle des femelles, les mâles sont toutefois reconnaissables par leur sac vocal, ainsi que par la présence de brosses copulatrices visibles aux trois premiers doigts des pattes antérieures durant la période de reproduction. Les œufs sont petits (1 à 2 mm), noirs, et assemblés en deux fins cordons de un à deux mètres de long. Les têtards sont petits, noirs, avec une tache claire sous la gorge.
Biologie
La période d’hivernation s’étend en Wallonie d’octobre à mars. Durant tout ce temps, le Crapaud calamite reste caché sous terre, en s’enfuyant dans la terre meuble. Au début du printemps, il sort de son refuge pour se rendre à un point d’eau et s’y reproduire. Il se déplace rapidement et peut parfois parcourir de grandes distances pour rejoindre ce site (jusqu’à 3 km), ou pour se déplacer entre deux sites aquatiques. Durant la période de reproduction, certains adultes séjournent à proximité immédiate de la mare, alors que d’autres font chaque nuit l’aller-retour entre leur abri et le point d’eau. Une fois à l’eau, les mâles vont soit appeler les femelles à partir d’une position fixe (à faible densité), soit ils vont tenter des les agripper en se déplaçant activement (à densité élevée), voire même tenter de s’emparer d’une femelle déjà en amplexus avec un autre mâle. Il n’est pas rare de voir des mâles visiter plus d’un point d’eau en période de reproduction. Les Crapauds calamites passent également la période d’estivation sous terre, en creusant un terrier dans la terre meuble, ou en utilisant un autre terrier ou cavité naturelle ou non. Cependant, le risque de sécheresse étant important, il leur arrive de sortir de leur torpeur durant la nuit pour se mettre à la recherche d’eau. Il n’est pas rare de retrouver plus d’une dizaine de Crapauds calamites rassemblés dans un même abri. Les pontes comprennent généralement de deux à quatre milles œufs disposés en longs rubans à faible profondeur. La période de reproduction est particulièrement longue et s’étend d’avril à juillet, parfois août, et les femelles pondent une à deux fois durant cette saison. Les têtards se développent rapidement, et se métamorphosent en juvéniles après un mois. Ils fréquentent régulièrement le milieu aquatique les jours suivants pour ensuite devenir essentiellement terrestres et diurnes. Les mâles atteignent la maturité sexuelle généralement à l’âge de deux ou trois ans, et les femelles trois ou quatre ans. La longévité est estimée à huit ans.
Comportement
Le chant du Crapaud calamite s’entend de loin et se caractérise par des vagues de trilles successives. Ce crapaud est généralement nocturne et crépusculaire. Plutôt fidèles à un habitat aquatique, les mâles s’orientent vers le site de reproduction au moyen de repères visuels et olfactifs ou en utilisant le champ magnétique terrestre, alors que les femelles se dirigent essentiellement par l’audition. Ce Crapaud est plutôt actif et se déplace en courant au sol, un peu à la manière d’un rongeur.
Régime alimentaire
Le Crapaud calamite se nourrit essentiellement d’insectes, mais aussi de lombrics, de cloportes et de mollusques.
Habitat
Héliophile, le Crapaud calamite affectionne les milieux ouverts, caractérisés par une végétation basse et clairsemée, et des points d’eau temporaires et de faible profondeur (mares, prés inondés, bassins d’orage, flaques, fossés,…). Il a une préférence pour les substrats meubles, mais fréquente également les substrats plus compacts. Cette espèce pionnière colonise rapidement des milieux récemment créés, mais peut tout aussi vite le déserter si la végétation devient trop dense. On le retrouve encore dans certains milieux semi-naturels comme les landes à bruyère en Lorraine, mais il est principalement présent dans des habitats secondaires en Wallonie, comme les sablières, les argilières, les carrières de pierre,…, généralement encore en activité ou désaffectés depuis peu. Il est présent également dans des friches, terrils ou encore dans des bassins de décantation.