Orvet fragile
Anguis fragilis
Identification
L’orvet est un lézard sans pattes au corps serpentiforme lisse et brillant. Il mesure entre 30 et 40cm de long. Ils présentent généralement une coloration brunâtre-grisâtre mais les femelles possèdent également régulièrement une ligne vertébrale sombre. Les juvéniles sont facilement reconnaissables grâce à leur couleur dorée et à la petite ligne noire qui parcourt le milieu de leur dos. Il est possible de différencier l'orvet des serpents grâce à la tête non distincte du corps, les paupières mobiles et la lenteur avec laquelle il se déplace.
Biologie
De la mi-octobre à la fin mars, l’orvet se cache dans un abri afin d’échapper aux périodes froides.
Les accouplements ont lieu en mai/juin, et c’est durant cette période qu’il est le plus facilement observable. C’est aussi à cette époque qu’ont lieu de violents combats entre mâles.
De la mi-août à la mi-septembre, l’orvet donne naissance à 6 à 12 jeunes. Il pond des œufs à la coque translucide contenant des jeunes prêts à vivre, il est donc ovovivipare. Les jeunes déchireront la membrane qui les tient prisonnier quelques minutes ou quelques heures après la ponte. Ce lézard ne se reproduit généralement qu’une année sur deux (reproduction biennale des femelles).
La maturité sexuelle est généralement atteinte la quatrième année. La longévité moyenne de l'espèce est de 10 à 15 ans, parfois plus.
Comportement
L’orvet est un animal très discret (donc méconnu) qui mène une grande partie de sa vie sous terre ou caché dans le couvert herbacé, sous les pierres, les planches ou du bois mort.
Il sort le plus souvent de sa cachette lors de journées clémentes mais humides car il redoute la sècheresse. Très calme, il ne cherche jamais à mordre.
Régime alimentaire
Ses proies favorites sont les limaces et les vers, mais il se nourrit également de cloportes, d’araignées et de larves.
Habitat
On trouve l’orvet dans une grande variété de milieux, maisson abondance est la plus élevée dans les milieux frais à végétation herbacée dense. Il s'agit de friches de divers types : prairies mésophiles abandonnées, pelouses calcaires enfrichées, lisières forestières...
Par ailleurs, il n'est pas rare de le croiser à proximité des habitations.
Situation actuelle de l'espèce
L’orvet est largement répandu et fréquent en Wallonie, à l'exception des plateaux limoneux de Moyenne Belgique où il est rare. Son aire de répartition semble se maintenir, mais on estime que les effectifs de population ont beaucoup diminué. En effet, les populations ont régressé au cours des 150 dernières années, principalement suite au boisement des landes et friches, à l'intensification des pratiques agricoles, à l'urbanisation, à la mécanisation des travaux et en particulier aux fauches rases des abords de voiries. Les lâchers massifs de faisans et les densités trop élevées de sangliers contribuent de façon notable à la régression des populations.
Il n’est toutefois pas considéré comme menacé étant donné ses exigences écologiques larges.
Stratégie de conservation
L'espèce est non menacée actuellement en Wallonie. En raison de sa biomasse pouvant être élevée dans les écosystèmes, il est opportun de maintenir suffisamment de milieux enfrichés, à végétation herbacée dense, permettant le développement de populations localement abondantes. La fauche tardive des bords des routes, la régulation des populations de sangliers et de faisans, une gestion plus écologique des abords de voies de chemins de fer font partie des éléments favorables aux orvets.